Capitaines des sables

Sans doute, Jorge Amado est un grand et très célébré écrivain au Brésil. Aussi, ses livres sont disponibles en plusieurs langues et dans plusieurs pays. Son travail comprend 49 ouvres œuvres au total, et beaucoup de ses œuvres ont été adaptées au cinéma, au théâtre et à télévision.  Il a fait partie du mouvement moderniste au Brésil qui est marqué par le nationalisme, la critique sociale et la recherche d’une identité nationale. Donc, on peut voir ces caractéristiques très présentes dans ses œuvres. Parmi ses livres, l’un d’eux m’a beaucoup marqué : « Capitães de Areias », publié en France sous le titre « Capitaines des sables ».

Ce roman raconte l’histoire et les aventures d’un groupe de gamins des rues qui sont abandonnés et invisibles aux yeux de l’état brésilien. L’histoire se déroule à Salvador, la capitale de Bahia. Les gars sont unis par la pauvreté, la liberté trouvée dans la rue et les amitiés. L’essentiel est que l’écrivain les présente comme de bonnes personnes victimes de leur situation, mais qui ont des rêves et désirs. 

Jorge Amado, avec son style léger et simple, nous raconte cette histoire avec une sensibilité incroyable et une vision humanisée des personnages, pourtant il critique l’inefficacité de l’État.  Je pense qu’il vaut la peine de le lire. Aussi, je vous recommande d’autres œuvres pour mieux le comprendre : « Gabirela, clou de girofle et cannelle » et « La double mort de Quincas Water-Bray ».

« La grève, c’est la fête des pauvres. »
Capitaines des sables, de Jorge Amado

Desabafo!

Hoje faço um pequeno desabafo, mas em português!

Eu moro na França faz quase um ano, nesse meio tempo tenho passado por algumas bibliotecas e livrarias. Muitas vezes vou diretamente na parte de escritores sul-americanos, minúscula na maioria das vezes. E, não surpreendendo ninguém, essa seção é composta de 10 autores traduzidos para o francês (no máximo!), entre eles Paulo Coelho.

Eu ando pensando muito sobre isso e realmente não sei os porquês. (Na verdade sabemos!) A literatura/cultura sul-americana é menosprezada em grande parte. As pessoas de países ditos « desenvolvidos » não tem o menor interesse em conhecer a cultura dos países « sub-desenvolvidos ». Corro o risco de incorrer em generalizações? Talvez, é apenas uma opinião baseada em minhas vivências como imigrante. Muitos não sabem o mínimo sobre nossa cultura ou história, alguns não sabem nem que no Brasil falamos português.

A literatura sul-americana é marcada por grandes obras e é SIM muito importante. OK… nós brasileiros podemos não conhecer todos os autores de todos os países, mas temos um conhecimento muito bom sobre alguns dos principais autores da europa, america do norte, áfrica, etc.

Esse desabafo tem o intuito de trazer uma solução? Não.
Esse desabafo tem alguma solução? Também não.
Eu sou algum especialista? Muito menos! Não confie tanto em minhas opiniões kkkk

Acho que a única coisa que penso é em guardar (proteger, registrar) e expor a minha cultura da melhor forma possível!

Diadorim

« Na extraordinária obra-prima Grande Sertão: veredas há de tudo para quem souber ler, e nela tudo é forte, belo, impecavelmente realizado. Cada um poderá abordá-la a seu gosto, conforme o seu ofício; mas em cada aspecto aparecerá o traço fundamental do autor, a absoluta liberdade de inventar« 

Antônio Cândido

Aujourd’hui je vais parler d’un grand livre de la littérature brésilienne écrit par João Guimarães Rosa intitulé « Grande Sertão : veredas » (en français, Diadorim). L’écrivain nous propose un beau voyage à travers le « Grande Sertão » brésilien, plus précisément dans le Minas Gerais et Bahia. Il est à noter que « veredas » est traduit en français par « chemins ».   

Riobaldo, le personnage narrateur, nous raconte son histoire de vie, de son enfance au moment de la narration, ainsi que comment il est devenu jagunço. Au cours de ses aventures, il se retrouve amoureux d’un autre jagunço : Diadorim. Au milieu des grandes aventures, des préjugés, des dilemmes et des batailles, Riobaldo essaie de comprendre ses sentiments et de créer le courage d’assumer son amour. L’axe principal de l’histoire est la vengeance de la mort du leader du groupe de jagunços (Riobaldo, Diadorim, etc.). Au début du récit, Riobaldo est vu comme craintif. Pour gagner du courage et diriger le groupe tout au long du « sertão », il fait un pacte avec le Diable (le pacte faustien).

On peut dire que toute l’histoire se présente comme un grand monologue et est marquée par un style d’oralité et plein de néologismes. Le mot « veredas » (chemins, en français) peut aussi être une métaphore pour un tour des grands classiques du monde à travers des intertextualités. Il y a aussi un débat intense sur le bien et le mal, Dieu et le diable. La nature brésilienne est présente de manière grandiose et avec des descriptions impressionnantes.

Le livre est beaucoup plus complexe que ce que j’ai pu présenter, et s’adapte à différentes interprétations et commentaires, mais je le résumerai simplement ainsi :

Riobaldo a le courage de faire un pacte, mais pas d’assumer son amour pour Diadorim.

La fin est vraiment incroyable, surprenante et vaut tous les efforts. Et celle-ci nous fait penser à nos vies, à nos décisions et aussi à la condition humaine.

« Ici je dis : qu’on tremble par amour;
mais que c’est par amour, également, qu’on se fait courage. »

Diadorim, de Guimarães Rosa

Dom Casmurro et les yeux de ressac

Pour commencer je vais présenter Machado de Assis, un écrivant brésilien très célèbre qui a vécu pendant l’abolition de l’esclavage et le changement de la situation politique du Brésil, quand l’empire fut remplacé par la république. Il inaugure la phase du réalisme brésilien avec sa trilogie dite réaliste composée d’œuvres appelées, en portugais, Memórias Póstumas de Bras Cubas, Dom Casmurro et Quincas Borba (en français: Mémoires posthumes de Brás Cubas, Dom Casmurro et les yeux de ressac et Quincas Borba). Machado est considéré par beaucoup comme l’un des plus grands écrivains brésiliens. Aujourd’hui je vais essayer de parler du roman Dom Casmurro.

En bref, c’est un livre narré par Bentinho, qui raconte son histoire de l’amour avec Capitu (peut-être le personnage féminin la plus connu de la littérature brésilienne). Si vous demandez à un Brésilien «Capitu a-t-elle trahi Bentinho?», il vous donnera immédiatement son avis. En plus, l’écrivain faire une intertextualité directe avec la tragédie Othello, de Shakespeare. Donc, si vous connaissez l’histoire d’Othello, vous connaîtrez la fin de Dom Casmurro, non? En fait, non! La réponse de la question que je vous ai posée est vraiment ouverte, il n’y a pas de solution dans le livre. Le lecteur, en fonction de ses expériences de vie, décidera de ce qui s’est passé.

Tout l’histoire se passe au XIX siècle au Brésil. Les principaux thématiques sont la jalousie, l’obsession et la critique de la société de l’époque. Cependant, l’auteur écrit d’une manière que la critique est actuelle et peut aborder des thématiques modernes telles que le féminisme.

Le style de Machado de Assis est marqué par le dialogue avec le lecteur, l’intertextualité avec des écrivains classiques, et imprégné d’ironie et pessimisme. Plus récemment Harold Bloom a classé l’auteur comme l’un des 100 plus créatifs de tous les temps. En plus, le roman « Mémoires posthumes de Brás Cubas » a inspiré Woody Allen, dont c’est l’un des cinq favoris, et qui a déclaré:

« I was shocked by how charming and amusing it was. I couldn’t believe he lived as long ago as he did. You would’ve thought he wrote it yesterday. It’s so modern and so amusing. It’s a very, very original piece of work. »

Finalement, Le Monde dit:

« Voulez-vous un roman séduisant? un humour fin? voulez-vous un chef-d’œuvre? sans perdre un instant, plongez-vous dans Dom Casmurro. » 

Je vous invite à lire Dom Casmurro de Machado de Assis!